Rédemption

La Terre rougit du sang de mes victimes. J'ai tué et détruit tous ceux qui voulaient s'opposer à la volonté du Kaos. Mais je suis las de toute cette violence. Las de tous ces meurtres. Las de tuer, car cela n'amène en fait à rien... Certes, en continuant ainsi, j'aurais pu avoir une place de choix dans le monde de Dim Aghôr. Mais ce dernier semble n'être qu'un mythe, une légende. Ce matin, je suis descendu en ville, afin de tuer encore et toujours des mendiants, des mécréants, des hérétiques. Mais alors que je croisais ma première victime, j'eu une apparition. C'était un spectre blanc, une lumière divine, qui me parlait.

"Sereïti... Voici peu, je t'ai confié un pouvoir, un pouvoir immense... Avec ce pouvoir, tu aurais pu faire le bien, tu aurais pu changer la donne de ce monde...
Mais tu as préféré tuer, alimenter ainsi ta propre soif en choisissant de ne pas étancher celle de ceux qui sont dans le besoin...

Tu contrôles le vent, la tempête, la foudre... Et tu t'en es servi non pas pour faire le bien, mais pour faire le mal.

Honte sur toi ! Continue ainsi, et je viendrais, moi, Dieu parmi les Dieux, te châtier.."

Je ne saurais expliquer ce qui se passa ensuite, lorsque la lumière ne fut plus. J'avais l'impression d'avoir un coeur nouveau, d'avoir des envies nouvelles, d'avoir changé... Le mendiant que je souhaitais tuer, je le laissais passer, dorénavant, non sans lui glisser quelques pièces dans sa besace...

Je ne sais ce qu'est un homme bien, mais j'espérais, en même temps que le découvrir, le devenir. Il n'aura fallu qu'une apparition pour que je change, et que je devienne l'ami des pauvres, des orphelins, et des veuves... Maintenant, moi, Sereïti, fait voeu de bonheur pour ces Terres. Mes pouvoirs, je les mettrais désormais au service du bien.

Le temps avait passé, j'étais maintenant un simple vagabond. Mes richesses, je les avait abandonné aux mendiants. Mon coeur, je l'avais ouvert... J'étais devenu ce qu'il y a quelques jours, je tuais.

Au début, ce fut facile de faire le bien, de donner, de prêter, et d'aimer. Mais là, c'est plus difficile. Pas un jour ne se passe sans que je songe aux richesses que j'avais, aux amis que j'avais...

Mon pouvoir, je ne pouvais m'en servir pour faire le bien... A quoi peut servir une tempête, sinon à tuer ?

Aujourd'hui, je chasse les rares bêtes qui passent près de mon lieu d'ermitage. Le son d'un cor résonne, curieux, j'essaye de me rapprocher de ce son...

Je découvre alors une étrange scène : deux hommes semblent se battre... L'un porte les couleurs et blasons du terrible Kaos, et l'autre porte des couleurs blanches, vives, un emblème que je ne connais pas... Pourrais-je un jour raconter ce qui m'a poussé à faire ce que j'ai fait alors ? J'en doute.

Toujours est-il que je me ruais sur le guerrier du Kaos, qui avait fini par mettre l'autre à terre. Hurlant de rage, appelant avec moi tous les pouvoirs que j'avais, je lui sautais dessus, lui assénant de terrible coups d'épée, cherchant une faille dans son armure, si gigantesque.

Il tomba finalement à terre, mais je n'abandonnais pas. Je frappais, encore et toujours, et je m'appercevais que c'était ce pour quoi j'avais été fait, tuer. Je découvrais aussi que ce don, je pouvais le mettre au service des faibles, en tuant et traquant toutes les hordes chaotiques...

Le guerrier chaotique ne bougeait plus. Etait-il mort ? Je ne saurais le dire. Mon regard se posa alors sur l'autre guerrier, qui me regardait, l'air apeuré. Il est vrai que ma voie, bourrue, que mes sourcils broussailleux et ma longue chevelure noire ne devaient pas inspirer la confiance...

Je prenais dans ma besace quelques herbes, et les appliquaient sur la plaie de l'homme, qui saignait abondamment, sous son armure fêlée.Tout en le soignant, il me parla. Je découvre alors qu'il se nomme Soléandre, qu'il est l'empereur d'une grande nation de Chevaliers oeuvrant pour le bien, l'Ordre.

Alors que je lui demande où je pourrais rencontrer tous ces chevaliers, son regard se fait noir, et il me répond qu'ils n'ont nulle demeure, nul lieu où se cacher. Je lui dit que j'ai découvert les ruines d'une ancienne mission fortifiée, et je lui propose d'emménager là-bas.

Finalement soigné, il se lève, et annonce :

"Tu es sage parmi les sages, Sereïti. Construit cette place forte. Construit la cité blanche, et deviens-en le Gardien.

Une place t'es réservée dans mes troupes, une grande place. Ensemble, nous lutterons pour un avenir meilleur."